Passeport énergétique : 3 types pour l’habitat

Il existe plusieurs types de passeports énergétiques au Luxembourg. Nous nous intéressons ici uniquement au passeport énergétique pour bâtiments d’habitation, et différencions le passeport habitation (LuxEeB-H) pour nouvelles constructions, pour bâtiments existants et pour les nouvelles constructions achevées (passeport énergétique « as-built » ou energiepass « as-built »).

Les informations contenues dans un certificat énergétique

Le passeport énergétique ou certificat énergétique est un document qui détermine les performances d’un bâtiment. Concrètement, pour déterminer la classe d’une construction, on se fonde sur ses besoins en énergie primaire et ses besoins en chaleur de chauffage.

Le critère des émissions de dioxyde de carbone compte dans l’établissement de ce classement. Au regard de ces différentes caractéristiques, on place la construction dans une catégorie entre A et I, sachant que, pour se rapprocher d’une très haute performance énergétique, il faut atteindre la classe A.

Comment le passeport énergétique est-il établi ?

Les pièces justificatives nécessaires pour l’obtention d’un passeport énergétique varient en fonction de la nature des travaux. Pour une construction nouvelle, une extension ou une rénovation, il faut joindre :

                 • des plans de niveau et de façade du bâtiment ;

                 • les détails de la construction ;

                 • les éléments techniques liés à la ventilation, la production de chaleur et d’eau chaude pour une construction neuve ou extension.

Dans le cas d’une rénovation, pour obtenir le passeport énergétique, il faut transmettre les factures ou relevés de consommations énergétiques sur les trois années précédentes.

Dans le but d’authentifier tous ces renseignements, la visite d’un expert est organisée pour établir le certificat énergétique d’un bâtiment existant.

Réaliser sa demande de certificat énergétique

Seuls des experts du bâtiment sont en mesure de délivrer un certificat de performance énergétique. Le propriétaire du bien immobilier a le droit de contacter l’expert de son choix, mais il doit assurer ses frais d’intervention.

Les coûts pour obtenir le passeport énergétique varient d’un expert à l’autre, c’est la raison pour laquelle il est utile d’effectuer quelques comparaisons avant de porter son choix sur un professionnel en particulier.

Dès lors que vous avez réalisé toutes les démarches liées à une demande de certificat énergétique, vous obtenez une pièce valable pendant dix ans au total. Malgré tout, quatre ans après la première expertise, un professionnel revient au domicile afin de compléter les informations. Il intervient ensuite tous les trois ans afin de prendre connaissance des consommations énergétiques du bâtiment.

Passeport énergétique habitation (LuxEeB-H) pour nouvelles constructions: bien analyser son projet

Après avoir désigné son architecte, les premiers plans de construction se dessinent. Il convient alors de faire appel à un expert. En effet, dans le cadre d’un nouveau projet de construction (spécialement pour les bâtiments passifs), plus tôt l’étude énergétique sera effectuée (en phase de conception), plus les possibilités et les alternatives seront importantes.

Ainsi,  en plus du passeport énergétique, des dépenses inutiles peuvent être évitées avec un projet analysé dès le début de la conception. Des conseils sur la performance énergétique peuvent permettre, notamment, d’influencer l’architecture du bâtiment. Cela aide à obtenir de bonnes bases d’isolation, et donc, de réaliser des économies par rapport à un projet fixe, où il est nécessaire de trouver des solutions pour améliorer les résultats.

Caractéristiques essentielles d’une nouvelle construction ayant un passeport énergétique

Les nouvelles constructions sujettes à l’obtention d’un passeport énergétique doivent répondre à certaines caractéristiques.

La compacité du bâtiment

Le rapport entre les surfaces de l’enveloppe thermique (murs, planchers, toitures, fenêtres) et le volume brut de l’enveloppe thermique. Le but est d’avoir un volume chauffé le plus grand possible avec le moins de surfaces de déperdition. Un bâtiment avec 2 niveaux standards aura une meilleure compacité qu’un bâtiment avec 1 grand niveau (de plain-pied). Les maisons de rangée (2 ou 3 façades) ont une meilleure compacité.

L’enveloppe thermique et l’enveloppe étanche

Leur qualité doit être exemplaire pour que la construction bénéficie d’un passeport énergétique. L’enveloppe thermique correspond au volume chauffé. Toutes les parois englobant l’enveloppe doivent être isolées correctement. Une rupture dans la barrière isolante engendrera non seulement des pertes thermiques supplémentaires, mais surtout des ponts thermiques, et par conséquent, des problèmes de moisissure et un risque de condensation sur les « surfaces froides ». Un bâtiment possédant un certificat énergétique doit être étanche à l’air pour éviter des pertes thermiques additionnelles, mais aussi pour améliorer le confort des occupants. Un système de ventilation correctement réalisé ne pourra pas fonctionner de manière adéquate si l’étanchéité à l’air du bâtiment n’est pas suffisante.

L’orientation du bâtiment

L’orientation du bâtiment, et plus particulièrement la proportion de surfaces vitrées/surfaces opaques par orientation, a énormément d’influence. Il faut essayer, autant que possible, de placer les pièces de vie au sud, sud-ouest, sud-est, ouest et est, et les pièces ne nécessitant pas beaucoup d’éclairage comme les couloirs, escaliers, rangement ou chaufferie au nord. Le pourcentage de la partie vitrée par rapport à la surface totale de la fenêtre (vitre + châssis) doit être le plus grand possible pour augmenter les apports solaires et diminuer les pertes au travers du châssis qui reste le point faible des maisons neuves. Les châssis avec une faible largeur (optique) sont plus favorables. De la même manière, les apports solaires par une fenêtre de 2 m2 seront plus favorables. De la même manière, les apports solaires par une fenêtre de 2 m2 seront plus importants que par 2 fenêtres de 1 m2, car le pourcentage de châssis augmente dans le second cas. Les apports solaires sont aussi influencés par le type de vitrage choisi (valeur g) et par l’ombrage sur le bâtiment.

Types constructifs

Il existe plusieurs types constructifs : bâtiment en maçonnerie traditionnelle, bâtiment structure bois, bâtiment bois massif. Les bâtiments en bois sont plus écologiques. Avec une bonne exécution, ils permettent aussi de limiter les ponts thermiques. Le choix du type constructif (parois extérieures et intérieures) aura des répercussions sur l’inertie du bâtiment. Une inertie élevée permettra de limiter les surchauffes en été. Des protections solaires (stores extérieurs, casquettes…) doivent aussi être envisagées pour la protection estivale.

Les installations à énergies renouvelables

Nombreux sont les systèmes disponibles sur le marché : panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire ou de chauffage, pompes à chaleur air/eau, eau/eau, sol/eau, air/air, chaudières biomasse, cogénération…

La ventilation mécanique contrôlée

Un projet de conception pour votre installation de ventilation mécanique contrôlée (installation obligatoire dans le cadre de bâtiments passifs ou à basse consommation d’énergie) doit également être effectué pour obtenir un certificat énergétique. Ce projet vous permettra, notamment, de mieux comprendre l’influence d’un système de ventilation et les choses à éviter, afin de garantir un confort (qualité de l’air, niveau acoustique) dans l’ensemble du bâtiment.

Passeport énergétique habitation (LuxEeB-H) pour bâtiments existants

Pour les bâtiments existants, représentant la majeure partie des émissions de CO2 (au Luxembourg, le chauffage et la climatisation des bâtiments représentent environ 40 % des émissions), le certificat de performance énergétique est le premier pas vers une rénovation énergétique.

La réglementation nationale de la performance énergétique impose des exigences minimales, ainsi que le principe de la classification des bâtiments d’habitation existants et des nouvelles constructions. À l’aide d’un audit énergétique par le biais d’un passeport énergétique, l’acheteur potentiel peut facilement faire la différence entre un objet sobre ou gourmand en énergie. Les charges, ainsi que l’impact environnemental d’une maison ou d’un appartement, sont donc plus transparentes. La classification pour attribuer le certificat énergétique se fait en fonction de la classe de performance énergétique et de la classe d’isolation thermique.

De plus, les émissions en dioxyde de carbone (CO2) sont reprises sur la 2e page du passeport énergétique et des mesures d’économies sont proposées. Elles  visent à améliorer la classification et ainsi réduire la consommation en énergie primaire.

La performance énergétique du bâtiment

Le passeport énergétique est un label de qualité concernant la performance énergétique des bâtiments. Tout passeport énergétique contient trois catégories. Ces classes de performance énergétique vont de A (la meilleure) à I (la plus mauvaise).

• La première catégorie représente la classe de performance énergétique. Elle est indiquée sur la première page du passeport énergétique. Elle dépend du besoin en énergie primaire (fonction de l’enveloppe thermique et de l’isolation de celle-ci, ainsi que des installations techniques pour la production de chaleur et d’eau chaude sanitaire).

• La deuxième catégorie décrit la classe d’isolation thermique, indiquée également sur la première page du certificat énergétique. Elle varie en fonction de l’enveloppe thermique (compacité), l’isolation des parois, la qualité d’exécution, l’orientation du bâtiment, l’étanchéité à l’air du bâtiment et le rendement de l’installation de ventilation le cas échéant.

• La dernière catégorie représente la classe de performance environnementale, reprise sur la deuxième page du passeport énergétique. Elle donne une indication sur les émissions de CO2.