Sécurité : prévoyez un budget pour protéger votre logement

Le prix à payer pour une sécurité intelligente de votre habitation est un investissement essentiel pour accéder au confort dont vous rêvez chez vous. Il importe donc de détecter les points faibles de votre habitation et d’y remédier tout de suite. De petites transformations peuvent induire de grands changements qui valent leur pesant d’or !

Monsieur le commissaire Ragnacci, en général, quelle est la façon de procéder des cambrioleurs ?

Les cambrioleurs entrent chez vous avec un simple tournevis entre le châssis et la fenêtre pour entrer avec force. Ils peuvent aussi casser le vitrage pour mettre la main à l’intérieur et ouvrir par la poignée. Généralement, ils entrent par les portes-fenêtres, les fenêtres en accès direct telles que le balcon, la terrasse, le rez-de-chaussée ou sous-sol, et la porte d’entrée si ces installation manquent de sécurité. Et œuvrent principalement à l’abri du regard des gens pendant 3 à 10 minutes, mais il arrive que cela se produise dans des résidences et en pleine nuit. Il n’y a pas de règles sur leur façon de procéder : en bande organisée ou au hasard. Et ce n’est pas toujours des gens d’ici.

Garantir une bonne protection mécanique contre les tentatives d’effraction ?

Le maillon le plus faible qui compromet la sécurité d’une fenêtre est la fermeture circulaire et le vitrage. Pour qu’une fenêtre puisse être considérée comme sécurisée, il faut être attentif aux 3 éléments suivants :

        1. La solidité de ses profils à son ferrage triple broche. Une menuiserie robuste et une quincaillerie haute technologie (les points de sécurité éliminent les points faibles d’une fenêtre en renforçant la résistance à l’arrachement). Une garniture de sécurité circulaire : les tenons doivent pouvoir s’engager tout autour dans des nappes de pêne de sécurité en acier trempé.

        2. La poignée de la fenêtre doit être verrouillable. Ceci permet d’éviter que la fenêtre ne s’ouvre de l’extérieur, avec un fil de fer ou similaire, après le perçage d’un trou dans le cadre. Une poignée à clé ne coûte pas cher et mérite d’être placée sur tous les accès faciles. À condition, toutefois, d’avoir de bons châssis et une bonne quincaillerie.

         3. Un triple vitrage reste insuffisant. Il faut un verre feuilleté, car celui-ci évite une pénétration par le vitrage. Le vitrage doit au moins être à l’épreuve de jets d’objets.

Quel type de fermeture privilégier pour une sécurité accrue des installations ?

Des serrures supplémentaires, des serrures à palastre ou une fermeture à tiges de levier peuvent apporter une amélioration concrète en termes de sécurité, si le montage a été entrepris de manière professionnelle. Mais en appartement, par exemple, il convient surtout de se prémunir individuellement d’une porte blindée ou sécurisée, testée au moins dans la norme RC2, un panneau résistant et une serrure sécurisée.

Au niveau du toit, que faire pour plus de sécurité ?

Les ouvertures au niveau du toit sont à considérer comme des fenêtres. Certains cambrioleurs entrent par le toit. Les lucarnes et fenêtres de toit sont à traiter en conséquence.

Le volet ou le store protègent-ils vraiment ?

Un volet roulant standard activé manuellement ou électriquement, même une fois rabaissé, n’offre pas une protection suffisante contre les cambrioleurs. Ce qui compte, c’est que le volet ne puisse pas être soulevé ! Pour cela, les dispositifs de sécurisation des volets roulants (qui bloquent les volets pour empêcher qu’ils ne soient relevés) offrent une protection supplémentaire contre les cambrioleurs, mais ne devraient être utilisés que comme protection mécanique auxiliaire. Afin d’obtenir une protection efficace contre les effractions, il s’avère nécessaire de faire installer par un professionnel des éléments de sécurité des deux côtés de la fenêtre ou de la porte de terrasse (côté verrouillage et côté charnière).

Cela dit, les volets en bois, en acier ou en aluminium offrent une protection plus élevée. En ce qui concerne les stores, ils sont vite arrachables !

Si l’on a répondu à tous ces éléments, faut-il encore acquérir une alarme ?

L’alarme reste un équipement dissuasif en matière de sécurité… En effet, 75 % des personnes équipées d’une alarme ont moins de chance de se faire cambrioler. Les contacts magnétiques sur toutes les ouvertures sont très efficaces. Un bon système est équipé de détecteurs bris de glace selon le type de vitrage, volumétriques (détecter une présence inopinée dans un volume donné) et périphériques (placés sur ou près d’une porte ou d’une fenêtre). Dès que les détecteurs ont enregistré un mouvement, un bruit ou un volume suspect, l’information est transmise à une centrale. Celle-ci est le point névralgique de l’installation d’ensemble.

Pour assurer efficacement la sécurité des installations, elle doit posséder une alimentation électrique autonome (avec batterie de secours) et être située dans un espace sécurisé, tout sabotage de câbles ou toute tentative d’arrachement de la centrale provoquant une mise en marche de l’alarme.

Car c’est bien là la seconde fonction de la centrale. Elle transmet l’alerte soit sur votre téléphone portable, par exemple, soit à une société de télésurveillance, ce qui implique souvent qu’une caméra complète le dispositif, car les opérateurs pourront avoir un contact visuel avec votre domicile avant de dépêcher une équipe, soit encore à la police.